Bonne année 2020

Bonne année 2020 en Val de Garonne

 

Quand le Val de Garonne révèle ses pépites : voici cinq portraits d’entreprises locales pour ouvrir la longue liste de ceux qui font rayonner le territoire au-delà de ses frontières. L’année 2020 s’ouvre avec eux. Et vous, quelle est la pépite qui brille en vous ?

 

Boire de l’eau en Chine ou en Indonésie dans de prestigieuses bouteilles collector conçues à Clairac

Christophe BLIN, dirigeant In Spirit Design – Clairac

Plus qu’un chef d’entreprise, Christophe Blin se décrit comme un designer. Le dirigeant et fondateur d’In Spirit Design est avant tout un homme charismatique. De ceux qui brillent par leur enthousiasme serein, leur authenticité et leur bienveillance. « On ne peut pas créer sans joie intérieure », nous glisse-t-il. L’homme embrasse aussi une certaine complexité : « Je me nourris des différences. Il y a 20 ans, je concevais des produits de montagne en habitant ce « plat pays » qu’est la Belgique où j’ai créé mon agence de design en 1996. Aujourd’hui, j’alterne les rues bondées de Djakarta avec les bords tranquilles du Lot où j’ai installé en 2015 le siège ainsi qu’une partie de l’équipe d’In Spirit Design. Je trouve mon équilibre dans tous ces contrastes. »

En 23 ans d’existence, l’agence affiche une grande diversité créative : cabines téléphoniques pour Belgacom, fixations et chaussures de ski Rossignol, flacons de parfums, raquettes de tennis, matériel de fitness, etc. L’entreprise réalise plus de 50 % de son chiffre d’affaires à l’international : en Espagne, en Belgique mais aussi beaucoup en Asie (Chine, Indonésie et Philippines). Certains clients sont de renommée internationale (Coca-Cola, Danone, etc.). « C’est toujours impressionnant, raconte Christophe Blin, de voir nos produits sortir en millions d’exemplaires sur des chaînes de production asiatiques ». Aujourd’hui, le cœur de son activité, ce sont les marques, leur identité visuelle et leur expression à travers la conception des produits et emballages. C’est de plus en plus aussi l’écoconception et la créativité dans la mise en place de nouveaux business-model que doivent adopter les entreprises pour le respect des hommes et de l’environnement, quels que soient les produits commercialisés, par exemple l’eau, les huiles d’olive, les sodas, les jus de fruits… et le vin. L’agence a signé en 2019 la nouvelle identité visuelle de la coopérative engagée des Vignerons de Buzet.

 

 Quand un label environnemental agricole* crée l’innovation à Marmande et rassemble plus de 6 000 producteurs français en moins de 2 ans.    

*zéro résidu de pesticides

Gilles BERTRANDIAS, directeur général de Rougeline – Marmande

Avec 75 000 tonnes par an, Rougeline est un poids lourd de la tomate : une tomate sur deux achetée en France (en grande distribution et pendant la saison) est une tomate Rougeline….

C’est aussi et surtout un trio de valeurs : collectif, innovation et conviction. Le collectif, c’est cette union de 230 producteurs de Nouvelle Aquitaine, de Provence et du Roussillon : 90 000 tonnes par an de fraises, tomates, concombres, légumes à ratatouille, etc. L’innovation, c’est l’ADN de cette coopérative. « La première innovation de l’entreprise, se rappelle Gilles Bertrandias, directeur général, consistait à faire exister une marque, celle des Paysans de Rougeline, dans un univers qui n’en reconnaissait pas, celui des fruits et légumes. Notre marque est porteuse de sens, de valeur, et cristallise notre engagement et nos liens avec les consommateurs…Il faut la nourrir en permanence, car les citoyens évoluent, et le monde agricole avec…Ainsi nous avions ce besoin de parler de nos progrès, de la transformation de nos façons de produire ce qui nous a amené à créer le label « Zéro Réside de Pesticides ». Le label a été lancé en 2017 et rassemble déjà plus de 6 000 producteurs pour une cinquantaine d’aliments : tomates et fraises ont été rejoints par d’autres fruits et légumes frais mais aussi des céréales, des jus de fruits, des vins… Si cette démarche environnementale, est désormais portée par le Collectif Nouveaux Champs (dont Gilles Bertrandias est le Président), elle a très vite séduit le consommateur, même s’il a fallu dans un premier temps convaincre les professionnels. Heureusement, Gilles Bertrandias est un homme de convictions. « Transformer l’agriculture, tout le monde en parle. Ici chez Rougeline, avec les producteurs on cherche des solutions et on les partage. Entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique, il y a cette troisième voie. » Ce côté engagé, Rougeline l’assume également sur la valorisation de tomate. « Nous travaillons sur sa notoriété, notamment par l’obtention de labels. La tomate de bouche a une vraie histoire locale. A nous de la conter ici et ailleurs. Nous avons une véritable fierté pour ce fruit emblématique de Marmande, tout comme nous sommes fiers de notre territoire. Mais en bons gascons que nous sommes, peut-être une fierté cachée… à nous tous de la réveiller ! »

 

 Pouvoir déguster un vin californien élevé dans une barrique marmandaise

Nikolaï VERDELET, tonnelier-foudrier / responsable de production à La Garonnaise – Marmande

Comment se douter en visitant les ateliers de La Garonnaise que les 7 000 barriques produites ici annuellement se retrouvent ensuite dans les plus grands chais du monde entier ? Tout y est authentique : du bruit des outils artisanaux jusqu’aux gestes ancestraux des tonneliers en passant par les braseros de chauffe traditionnelle au cœur du bois de chêne. 70 % de la production est exportée, dont 40 % aux Etats-Unis, le 1er marché devant la France. Le portefeuille clientèle s’étend ainsi allègrement de la Cave du Marmandais aux vignerons californiens de la célèbre Napa Valley. La Garonnaise est en réalité présente sur tous les marchés du vin : France, Espagne, Italie, Allemagne, Autriche, Canada, Etats-Unis, Nouvelle-Zélande, Australie, Chili, Argentine, Afrique du Sud.

« Le fait que cela soit fabriqué en France, pas loin de Bordeaux, c’est important pour nos clients », explique le directeur Ludovic Pelluchon, ayant récemment succédé à Antoine Bachellier. « Nous ne sommes pas des industriels de la barrique mais notre atout est d’avoir un produit répétable. Notre process garantit la pérennité de notre gamme. Un avantage certain pour pouvoir fidéliser nos clients. » Sans compter l’efficacité d’un réseau d’une dizaine de commerciaux implantés un peu partout dans le monde.

Installée à Marmande depuis 2000 après avoir vu le jour à Antagnac en 1991, La Garonnaise navigue entre aspirations internationales et ancrage local. « Ici, on n’est pas dans le remue-méninges à n’en plus finir. On est dans le concret, dans et avec notre produit, raconte l’ancien directeur. Et on aime cet esprit terrain. La transmission du savoir-faire, c’est très important dans notre métier. Ce métier ne s’apprend pas dans un bouquin. 80 % de nos tonneliers ont été formés en interne. Prochaine étape : aménager un vestiaire femmes pour ouvrir notre profession ».

 

Quand le patron de Cem’In’Eu (Aliénor Ciments) devient vice-président de l’association internationale du ciment.

Audrey Bonnet, directeur Aliénor Ciments (filiale Cem’In’Eu) – Tonneins

A priori, pas forcément évident d’associer l’univers du ciment à celui de l’innovation. C’est pourtant le pari en passe d’être gagné par Vincent Lefebvre et Franck Dupont, fondateurs de la start-up industrielle Cem’In’Eu. Tous deux ont développé un nouveau concept de cimenterie dévoilant de petites unités au cœur des territoires, en lieu et place des habituels énormes sites de production implantés en bord de mer. L’usine Aliénor Ciments est ainsi sortie de terre, sur le parc d’activités André Thevet de Tonneins, en moins d’un an. Elle compte aujourd’hui 26 salariés pour une production à terme de 240 000 tonnes par an.

Ce nouveau modèle de cimenterie place l’innovation à tous les étages ou du moins à toutes les étapes du process et du management. L’entreprise prône une certaine agilité, tout à l’image de la personnalité du dirigeant Vincent Lefebvre. L’homme, par ailleurs vice-président de la World Cement Association*, dégage une énergie charismatique, faite de volonté et de résilience tournées vers ce projet défendu depuis de nombreuses années.

Aujourd’hui, l’innovation a fait ses preuves. La cimenterie tonneinquaise Aliénor Ciments reçoit des délégations étrangères : des confrères cimentiers d’Afrique du Sud ou de Russie par exemple. Et Cem’In’Eu va ouvrir d’autres cimenteries sur le même modèle que celui implanté en Val de Garonne, dont une dans la Drôme (ouverture en juillet 2020), une en Pologne et une autre au Royaume-Uni.

*association internationale du ciment

 

Dans le monde, plus d’un avion sur deux vole avec une pièce fabriquée à Marmande*.

*que ce soit chez LISI Aerospace, CSA Creuzet ou Nexteam.

Marie Bayon, opératrice atelier des aubes – LISI Aerospace – Marmande

Ce n’est un secret pour personne. La filière aéronautique est une des filières d’excellence de notre territoire. Avec 165 millions d’€ de chiffre d’affaires (croissance doublée depuis le rachat de Creuzet Aéronautique en 2011) et 1 000 salariés, LISI Aerospace est le fleuron du secteur marmandais ainsi qu’un poids lourd du groupe mondial éponyme qui compte 21 sites de production dans 9 pays. Les pièces fabriquées en Val de Garonne sont emblématiques, dont les fameux bords d’attaque, protection en titane des pales de réacteurs d’avions, mais aussi les lèvres d’entrée d’air, ces immenses pièces cerclant les réacteurs. D’autres composants sont également estampillés « made in Marmande ». Au final, plus d’un avion sur deux dans le monde vole avec des pièces fabriquées à Marmande. Et c’est également ici que sont produits les cerclages des verrières des cockpits des avions de chasse de la patrouille de France, les fameux Alpha Jet.

Marc Steuer est à la tête de LISI Aerospace Marmande depuis août 2018. Le dirigeant ne cache pas sa confiance dans l’avenir du site val de garonnais : « après ces dernières années d’essor considérable, nous ancrons aujourd’hui notre entreprise dans une croissance moins forte mais plus équilibrée. Nous misons toujours sur l’innovation, la sécurité et la fiabilité de nos process. Nous sommes également engagées dans une démarche RSE – Responsabilité Sociétale et Environnementale avec l’ambition d’atteindre la norme Iso 26 001. » Autre atout du site de production marmandais : hormis le Centre de Recherche & Développement de la région parisienne, celui de Marmande est le plus gros en  Europe pour la division LISI Aerospace.